Si vous pensez qu’Isle of skye est une version « blended scotch whisky » de Carcassonne, vous vous trompez un peu. Pas beaucoup, mais un peu quand même. Pour ceux qui ne connaissent pas Carcassonne, il s’agit d’un jeu de tuile où les joueurs tirent une tuile au hasard à tour de rôle et la placent à côté des celles précédemment placées tout en respectant la cohérence visuelle du terrain et en essayant de marquer des points de victoire en contrôlant certains espaces particuliers de la carte ainsi constituée avec de gentils meeples tout mignon tout plein dont vous disposez en début de partie. Elle était longue cette phrase hein, ben tant pis si vous avez une capacité pulmonaire limitée. Donc Carcassonne est sympatoche, mais pas fou non plus. Le hasard est très présent et l’interaction entre joueurs limitée (on pourrait y jouer en mode solitaire sans pour autant y trouver tellement moins de plaisir de jeu).
Heureusement Isle of skye transcende tout ça en apportant juste ce qu’il faut de mécanique pour rendre le jeu bien plus prenant. Et en supprimant ces idiots de meeples inutiles. Ici les joueurs tirent trois tuiles à chaque tour, et les disposent devant eux à la vue de tout le monde. Ensuite, les joueurs fixent un prix caché par un paravent à deux de ces tuiles, la troisième étant jetée. Le prix, c’est ce que doit nous payer un joueur adverse pour l’acheter (limité à un achat par joueur et par tour). Si personne n’achète notre tuile, elle nous revient, mais au prix que l’on a fixé. Ainsi, l’on aura plus ou moins de tuiles à placer en fonction du déroulement de ces enchères.
Il faut donc la jouer fine pour, à la fois extorquer un maximum aux autres, tout en se gardant de quoi avancer dans le jeu (plus de tuiles posées par tour vont en moyenne rapporter plus de points en fin de partie, mais pas toujours). Cela diminue grandement l’aspect « ouais mais de toute façon c’est qu’un jeu de chatte ». Et cela augmente grandement l’interaction entre joueurs, même si celle-ci passera assez souvent par la récitation de noms d’oiseaux. Il faut aussi noter que le système de scoring, comprendre « mais comment que je fais pour faire des points moi » est constitué de quatre tuiles de score prises en début de partie parmi l’ensemble des tuiles existantes.
Ainsi l’on doit s’adapter à chaque partie à la configuration piochée. Bon ? Et le whisky dans tout ça ? Ben certaines tuiles ont des barils dessinés dessus, et si on arrive à les connecter via la route à notre ville de départ, l’on augmente nos revenus en or par tour. Ouep. Voilà, voilà. Bref. Il est bon de noter aussi que les joueurs à la traine en points ont des bonus en or pour compenser.
Donc définitivement, dans ce jeu vous ne pouvez remettre votre défaite sur la faute d’un quelconque félin. Isle of skye est un jeu d’Andreas Pelikan et Alexender Pfister pour 2 à 5 joueurs et des parties d’une petite heure. Je conseille ce jeu aux personnes qui se sont dites « Carcassonne c’est sympa mais ça manque d’un petit quelque chose ». Le petit quelque chose, ce sont les mécaniques présentes dans ce jeu. Je déconseille ce jeu aux personnes qui se sont dites « Carcassonne c’est sympa mais ça manque de combats spatiaux de moutons tirant des lasers avec leurs oreilles ». Ouais faudrait voir à réaliste dans ses doléances quand même.
Watzefuk
Vidéo d’explication approfondie :